La Vierge à l’enfant Jésus, appelée Vierge d’Épeigné, brandit dans sa main droite un sceptre ; elle tient l’enfant Jésus dans son bras gauche, et écrase de son pied gauche un dragon.
L’enfant Jésus est très serein, son visage plein de douceur n’exprime aucune crainte. Il fait preuve déjà d’une certaine autorité et montre du doigt le dragon.
Aux pieds de la Vierge à droite, un enfant, probablement saint Jean-Baptiste, est accroché aux plis de sa robe et regarde le dragon qui se débat. Le visage très expressif montre la terreur de l’enfant, la bouche ouverte, les cheveux au vent ; on l’entendrait presque crier.
De la gueule du dragon sort une langue bifide qui ondule vers une proie invisible, accroissant l’effroi.
La Vierge porte un vêtement de style Louis XIV, avec un bustier à la taille en pointe, décolleté et lacé. La cape recouvrant les épaules de la Vierge est retenue par un discret bijou dénommé « tâtez-y »1.
L’épais badigeon est en partie écaillé ; la statue porte quelques
traces de fissure et de très rares réparations ; la tête de l’enfant Jésus et le bras droit ont été sommairement recollés.
La statue est sise dans la chapelle de la Vierge, au sommet de l’autel. La sculpture du XVIIème siècle en terre cuite, est de grande dimension, environ 1,45 mètres de hauteur, 0,80 mètre de largeur et de 0,50 mètre de profondeur.
La sculpture fut classée Monument Historique le 20
octobre 1913.
On attribue à un Bourguignon la venue de la statue en Touraine de la Vierge de Jacques Ier Bésullier. Sur ordre du cardinal de Richelieu, le premier président au tribunal de Dijon, Pierre Legoux de la Berchère fut exilé de 1637 à 1644 en Saumurois puis en Touraine. On imagine que lors de son séjour en Touraine, il fit venir de Bourgogne la Vierge à l’enfant et qu’elle fut installée dans la chapelle d’Épeigné. La chapelle d’Épeigné était une chapelle seigneuriale à la nomination du seigneur de la Chastaigneraie (devenue « Châtaigneraie »).
Le fief d’Épeigné fut cédé en 1660 par Marie de Crevant à Louis Charles d’Albert de Luynes, deuxième duc de Luynes et pair de France ; le duc ou un de ses descendants fit placer la statue de la Vierge dans la collégiale Saint-Jean-Baptiste.
L’orgue de neuf jeux fut construit par le facteur d’orgue Louis Bonn en 1858.
Cet orgue est un des instruments les plus importants de Louis Bonn aussi bien préservé, quasiment sans transformation depuis sa construction.
Sa très belle mécanique au savoir-faire germanique et aux caractéristiques rappelant les orgues du XVIIIème siècle avec un abrégé du récit en bois, bénéficie également des apports techniques du XIXème siècle avec des claviers à bascule, des balanciers d’accouplement.
Louis Bonn conserva les fonds, les anches
et le cornet, introduisit la flûte harmonique le
salicional et la voix céleste, enferma le sommier de récit dans une boîte
expressive, et multiplia copulas et combinaisons. En effet, l’orgue de Saint-Jean-Baptiste comprend :
1. un clavier manuel de
grand orgue de 54 notes ;
2. clavier manuel de récit expressif de 37
notes ;
3. un pédalier à l’allemande de 18 notes.
Les sommiers sont de facture
traditionnelle à gravures et registres coulissants en chêne.
Sa tuyauterie de 486 tuyaux présente
également les caractéristiques des orgues anciens, les tuyaux sont coupés au
ton et les calottes sont soudées.
Le buffet néogothique est de facture très simple mais de conception solide en sapin, couramment mis en œuvre par Louis Bonn. Il est installé sur la tribune de la nef centrale de la collégiale Saint-Jean-Baptiste de Langeais, accolé au narthex.
Le conseil de la fabrique de Langeais et son président l’abbé Beaunier, curé de Langeais, décidèrent le 29 mai 1857 l’acquisition d’un orgue à tuyaux.
L’orgue fut installé sur la tribune au milieu de la nef de la collégiale en 1858, avant les travaux de construction du transept qui ont lieu en 1865, lors des modifications réalisées par l’architecte Aymar Verdier.
Depuis cette date l’orgue a connu des réparations qui ne remettent pas en question l’homogénéité de l’instrument.
Une première réparation eut lieu en 1868, réalisée par Louis Bonn lui-même, suivie d’une intervention d’urgence en 1890, nécessaire à cause de travaux réalisés sur la voûte au-dessus de l’orgue.
Le 15 juillet 1932, une nouvelle restauration fut financée grâce aux fonds récoltés lors de la kermesse du mois de
mai 1932. Elle fut effectuée par le facteur d’orgue Henri Firmin,ancien premier harmoniste de la maison
Cavaillé-Coll, durant un temps très court : elle démarra en août 1932 et était déjà achevée en décembre 1932.
La restauration inclut le démontage de l’ensemble des tuyaux, des sommiers,
la vérification du mécanisme de transmission des notes et des registres ; les
claviers furent regarnis, les languettes et les rasettes furent revues et à
l’occasion remplacées, les jeux furent harmonisés et accordés, la soufflerie fut
réparée…
En 1946, malgré cette restauration antérieure importante, l’orgue fut jugé à nouveau en mauvais état général ; des morceaux de plâtre étaient tombés dans les tuyaux… Une souscription fut lancée en 1947. Dans un premier temps, le budget de restauration étant trop important, 600 000 Francs, seul un harmonium fut acheté pour 110 000 Francs.
En 1954, une nouvelle restauration fut entreprise, sous la houlette d’Armand Durlewanger, marié à une Langeaisienne. L’inauguration eut lieu le 24 octobre 1954 en présence de l’évêque de Blois, Monseigneur Robin et, pour la partie musicale, de l’organiste de Saint-Germain de Pantin, M. Corselis.
En 1962, Joseph Mouriet et Joseph Thouvenot jugèrent l’orgue en mauvais état, le doyen curé de Langeais, l’estimait même « à l’agonie » ! Aucune suite ne fut donnée au nouveau devis de restauration qui fut dressé à cette occasion.
En 1975, l’organiste de Langeais prit sa retraite et l’orgue reste muet depuis cette date !
Le tableau fut classé Monument Historique le 27 octobre 1999.
Il s’agit d’un tableau de grande dimension, 1,85 mètres sur 1,45 mètres,
avec un cadre en bois doré, qui est accroché dans le transept nord de la
collégiale Saint-Jean-Baptiste.
Jean tient un long roseau auquel est accrochée un tissu blanc en guise de
bannière, sur lequel est inscrit « Ecce Agnus Dei », c’est-à-dire « Voici
l’Agneau de Dieu ». Il est vêtu d’une peau de bête et enveloppé dans un drap
blanc.
Au premier plan est placée une plante, une agave, source de vie dans le désert. Au fond le Christ, vêtu d’une tunique rose
et d’une toge bleue, avance, nimbé d’une auréole de lumière. Le fond est un dégradé de bleu figurant
le ciel et se confondant au niveau de la ligne d’horizon, avec des tons beige et
brun du sol du désert.
Le tableau peint en 1836 par le peintre lyonnais Sébastien Cornu
fut acheté par l’État français en 1836 et mis en dépôt à Langeais en 1838.
Le tableau figura au salon annuel des Beaux-Arts de Paris de 1836.
Lors de l’inventaire de 1906, le marquis de Castellane en revendiqua la propriété, sans parvenir à justifier cette assertion. Le tableau fut évalué pour la somme de cinq cents francs, soit la moitié du montant de l’évaluation du tableau de Jésus au jardin des oliviers.
Le tableau peint en 1891 par le peintre Paul Rivemale, est de très grande dimension, environ 3 mètres sur 2,3 mètres.
Le tableau fut classé Monument Historique le 27 octobre 1999.
C’est une scène de la passion du Christ située après l’entrée dans Jérusalem et avant
la Cène. Jésus est accompagné de trois de ses apôtres pour prier ; bien
que Jésus leur ait demandé de veiller et prier, les apôtres se sont endormis.
Au premier plan, Pierre représenté avec une barbe, le plus âgé, semble se
réveiller, Jacques et Jean dorment, l’un assis, l’autre allongé sur le sol.
Toute la lumière inonde Jésus, il est la lumière du monde, il bénit les hommes
à ses pieds. La lumière brille également au loin, pour signifier
l’au-delà. La symbolique de la lumière est la composition essentielle du
tableau. Ce tableau appartient au courant symboliste, courant adopté par un
certain nombre d’élèves de Cabanel.
Le tableau Jésus au jardin des oliviers fut exposé au salon en 1891.
Lors de l’inventaire de 1906, M. Jacques
Siegfried, propriétaire du château de Langeais, en revendiqua la
propriété, sans toutefois accompagner sa réclamation d’un titre de propriété. Le tableau fut évalué lors de l’inventaire de 1906 à mille francs ; il s’agit de l’œuvre dont l’évaluation fut la plus importante de l’ensemble de la collégiale Saint-Jean-Baptiste.
1
Le tâtez-y est un terme de bijouterie, désuet aujourd’hui, qui désigne une broche accrochée au décolleté
du bustier d’une femme, entre ses seins.
2
Le chancel (du latin cancelli, « treillis », « barrière », « balustrade ») est une clôture basse en bois, en pierre ou en métal qui sépare la nef d’une église chrétienne où sont réunis les fidèles du chœur liturgique réservé au clergé.
3
Il s’agit d’un procédé où le sculpteur taille en réserve ; il commence à dessiner au trait, puis dégage un fond, les silhouettes réservées sont les traits qui dessinent les détails.
4
À la différence des animaux de Restigné et d’Épeigné qui sont sur plusieurs plans.
5
Une sirène bicaudale est une sirène à double queue divergente.