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Jacques Ier Bésullier, sculpteur de la Vierge, à l’origine d’une dynastie d’artistes

Le sculpteur Jacques Ier Bésullier (ou Bézullier), premier du nom, est à l’origine d’une dynastie de sculpteurs et d’artistes bourguignons, de Châlons-sur-Saône, dynastie s’étalant sur cinq générations, du premier quart du dix-septième siècle à la fin du dix-huitième siècle ; une rue de la ville porte d’ailleurs leur nom.
L’ensemble de la dynastie travailla à Châlons-sur-Saône et aux alentours pendant plus de deux cents ans, pour des églises, des municipalités, des seigneurs comme le marquis de Thiard de Bissy.
Jacques Ier Bésullier épousa en 1638 Jeanne Grillet, originaire du village de Louhans ; ils eurent huit enfants. Il mourut en 1661 dans sa maison de la Grande Rue de Châlons-sur-Saône.
Jacques Ier Bésullier n’était pas sculpteur à l’origine ; les actes de naissance de ses premiers enfants mentionnent la profession de cordonnier. Jacques Ier Bésullier en tant que fornier posséda une boutique et un four afin de travailler le cuir bouilli. En revanche à partir de 1644, il est sculpteur.

Deux membres de la famille se prénommèrent Jacques au XVIIème siècle, le père Jacques Ier et son fils Jacques II. De Jacques Ier Bésullier descend la lignée des sculpteurs, ses enfants Pierre, l’aîné des enfants né en 1639, sculpteur et son cinquième enfant Jacques II, né le 21 juillet 1648.
Le cinquième enfant de Jacques II, Henri Nicolas Bésullier, né le 15 août 1678 et mort en 1733, est également sculpteur doreur sur bois.
L’aîné d’Henri Nicolas, Claude Bésullier, né avant 1709, fut « sculpteur plâtrier » pendant 40 ans.
Le cinquième enfant de Claude, Noël Bésullier, né en 1736, fut architecte, et dessina de nombreux lavis ; célibataire, il fut le dernier artiste de la famille Bésullier.

Œuvres de Jacques Ier Bésullier

On attribue à Jacques Ier Bésullier la sculpture de trois statues de Vierge accompagnée de deux enfants et d’un dragon, très semblables :
1. La Vierge d’Épeigné de Langeais, vraisemblablement la première sculptée, aux alentours de l’année 1643, d’une hauteur de 1,45 mètres, dont 10 cm de socle, d’une largeur maximale de 80 cm, et d’une profondeur maximale de 80 cm.
2. La Vierge de l’église Saint-Pierre de Châlons-sur-Saône ; cette œuvre lui est attribuée, mais sans preuve matérielle. Elle mesure environ 1,40 mètres.
3. La Vierge de la seigneurie Santenay en Côte d’Or, commandée en 1660 par le régisseur Denis Jonchapt. Cette seigneurie est la possession de Denis Legoux de la Berchère. La statue, à l’origine polychrome, porte une signature à gauche du pied de l’enfant « I Besullier fecit 1660 ». Elle mesure 1,97 mètres pour une largeur de 0,97 mètre. Cette statue est aujourd’hui dans l’église Saint-Jean de Narosse.


Le facteur d’orgue Louis Bonn, facteur de l’orgue de Langeais        Voir une biographie plus détaillée

Louis Bonn est un Tourangeau d’adoption, né le 7 Juin 1818 à Edenkoben en Allemagne. Sa mère est issue de la dynastie des Seuffert, célèbres facteurs d’orgues germaniques. Le jeune Louis, né Ludwig, apprit son métier chez son oncle organier Johann-Ignaz Seuffert dans le Palatinat.

Puis il émigra et débuta d’abord à Paris dans la manufacture d’orgues de la famille Callinet ; il travailla ensuite à Tours avec l’abbé Joseph Lapeyrère pour la manufacture Milacor de l’abbé François Larroque. En 1844, il se maria avec Adrienne Zanger, fille d’un ébéniste tourangeau avant de s’installer à son compte.

L’atelier de Tours fabriquera une quarantaine d’instruments installés dans le centre de la France, principalement en Indre-et-Loire, en Maine-et-Loire et Loir-et-Cher. Le 21 Octobre 1870, Louis Bonn, qui était toujours considéré comme étranger dut s’exiler du fait de la guerre franco-prussienne. Diverses protections firent qu’il n’eut pas à aller loin ; il partit à Angers où il put continuer à travailler. En 1871, il revint en Indre-et-Loire et y construisit ses dernières orgues. Il mourut à Fondettes le 20 Juillet 1881.


Sébastien Cornu, célèbre élève d’Ingres pendant le second empire, peintre du tableau de saint Jean-Baptiste         Voir une biographie plus détaillée


Sébastien Cornu (ou Sébastien Melchior Cornu) naquit à Lyon le 15 nivôse an douze (6 janvier 1804) dans une famille de grainetiers au sein de laquelle rien ne le prédestinait à l’art.

De par son talent artistique, son entregent et celui de sa femme, Sébastien Cornu connut tous les honneurs. Au cours de sa vie, il fut nommé officier de l’université, officier d’académie, officier de l’ordre de saint Grégoire le Grand et chevalier de la légion d’honneur en 1859 avant d’être promu officier de la légion d’honneur en août 1862.

Il entra à 12 ans à l’école nationale supérieure des beaux-arts de Lyon et se forma dans l’atelier de Fleury-Richard (1777-1852), un ancien élève de David. Sébastien Cornu eut pour condisciples Hippolyte Flandrin et Charles Gleyre. En 1820, il gagna le premier prix de peinture de sa classe avec son tableau « Faune antique jouant de la flûte ». Sa formation se poursuivit auprès de Claude Bonnefond (1796-1860) ; il prit la direction de l’atelier de son maître en 1823 lorsque ce dernier partit en Italie.

Formé par Ingres

En 1826, Sébastien Cornu gagna Paris et entra dans l’atelier d’Ingres. Il y suivit toutes les étapes de la formation académique : la copie de gravure, le dessin de bosse, la troisième dimension, le modèle vivant et enfin le droit de peindre. En 1828, Ingres le poussa à se former en Italie au contact des maîtres de la Renaissance.

Périple italien

Il partit à pied accompagné de Charles Gleyre et de Nicolas-Victor Fonville. Ils passèrent par la Suisse, traversèrent les villes de Milan, Parme, Florence, et arrivèrent à Rome en 1829. Ils y vécurent dans une certaine pauvreté, vivant de leur art. Ils reçurent le soutien de la communauté française de Rome, celle de son ancien maître Claude Bonnefond, et surtout celle de la famille d’Hortense Bonaparte, ancienne reine de Hollande et mère du futur Napoléon III.

Dans ce milieu, il fit la connaissance de sa future épouse, Hortense Lacroix. Celle-ci naquit à Paris le 8 août 1809 au palais Cerutti. Ses parents étaient au service de la famille royale, sa mère Désirée, en tant que femme de chambre de la reine Hortense et son père Martin Lacroix en tant que valet de chambre puis maître d’hôtel de la belle-fille de Napoléon Ier.

Hortense Lacroix était d’un an la cadette de Louis-Napoléon et était la filleule de la reine Hortense. Elle fut élevée au château d'Arenberg avec le futur empereur, lieu où la reine Hortense séjournait fréquemment et où elle vivait séparée de son mari Louis Bonaparte.

Pourvue d’un fort tempérament, Hortense Lacroix se distingua par sa beauté, ce que ne manque pas de remarquer Sébastien Cornu qui l’épousa en 1833.

Périple en Orient

Jeunes mariés, ils quittèrent Rome en 1835 pour l’Orient, la Turquie et la Grèce avant de retourner à Paris en 1836. Ce voyage est la source de l’inspiration de plusieurs de ses toiles orientalisantes.

Peintre parisien sous la monarchie de Juillet et le Second Empire

À son retour à Paris, Sébastien Cornu bénéficia des faveurs de la monarchie de Juillet.
À partir de 1837, il reçut des commandes, des copies à réaliser et son premier décor d’église, une série de fresques pour l’église Saint-Louis-d’Antin.

Louis Philippe lui commanda « La Prise d’Ascalon par Baudouin III en 1153 » pour les salles des Croisades du château de Versailles.

Entre 1837 et 1848, il exposa régulièrement au Salon et y reçut la médaille de troisième classe en 1838 avec « Louis IX faisant ses adieux à sa mère », la médaille de deuxième classe en 1841, avec « la prise d’Ascalon par Beaudouin III en 1153 », et la médaille de première classe en 1845 avec « le combat de l’Ouâd Halleg ».

Cependant, après 1835 la vie se fit plus dure. Ses tableaux ne lui rapportaient que peu de commandes malgré ses succès réguliers aux salons. Il semblerait même qu’il habita un moment dans un atelier prêté par Ingres.

Sous le Second Empire, la situation du couple s’améliora. Son épouse étant une familière de Napoléon III, Sébastien Cornu fut aidé par ses relations. Sa femme tint un des salons les plus cotés de la capitale, dans lequel on vit George Sand, Gustave Flaubert, Alexandre Dumas père, Théophile Gautier, l’architecte Hittorff… Il bénéficia de commandes officielles ; de nombreuses commandes de portraits de célébrités de l’époque.

En 1849, le président de la république Louis-Napoléon Bonaparte décida de restaurer l'église Saint-Leu-Saint-Gilles de Saint-Leu-la-Forêt où son père avait choisi d'être enterré au côté de ses deux fils, Napoléon-Charles et Napoléon-Louis. Il confia les travaux à Joseph-Eugène Lacroix, beau-frère de Sébastien Cornu. Ce dernier y réalisa quatre tableaux de lave émaillée pour orner la façade et le portail latéral. L'église fut consacrée le 31 octobre 1851 en présence du président. Dans l'abside fut placé le monument funéraire de Louis Bonaparte et de ses fils réalisé par le sculpteur Louis Petitot. Sébastien Cornu peignit sur les murs une fresque représentant quatre anges surmontés de saint Louis, saint Napoléon et saint Charles sur un fond niellé d'or.

En 1853, il collabora avec Ingres et ses autres élèves pour la réalisation du plafond de l’Hôtel de ville de Paris, « l’apothéose de Napoléon Ier ».

Il participa à plusieurs travaux de décorations dans diverses églises parisiennes Saint-Merry (1850), Saint-Séverin (1857), Saint-Roch (1859) et Saint-Germain-des-Prés après la mort d’Hippolyte Flandrin dont il reprit le chantier (1864), la chapelle du palais de l’Élysée (décor aujourd’hui démembré dont une partie est conservée au musée du Louvre).

Il réalisa avec Gérôme des tableaux pour décorer la maison pompéienne du prince Napoléon construite par l'architecte Alfred-Nicolas Normand en 1856-1858 : « Prométhée modelant le premier homme » et « le Massacre des Niobides ».

En 1861, Napoléon III l’envoya à Rome avec Léon Renier pour négocier l’acquisition de la collection du marquis de Campana constituée de 10 000 tableaux, avant de le nommer l’année suivante administrateur du musée Campana (éphémère musée Napoléon III ouvert dans le palais de l’Industrie). Une cabale éclata avec le musée du Louvre et son directeur le comte de Nieuwerkerke, afin de récupérer la collection Campana. Napoléon III décida d’éteindre la polémique en remettant au Louvre la collection, abandonnant la création du musée Napoléon III.

À la fin de sa carrière, à partir de 1855, Sébastien Cornu répondit à des demandes officielles et ne se consacra plus qu’au décor de chapelles et d’églises. Il fut en particulier appelé à finir les peintures de l’église Saint-Germain-des-Prés à Paris commencées par Hippolythe Flandrin mais inachevées à sa mort en 1864. Sébastien Cornu n’achèva pas non plus ces peintures, puisqu’il mourut avant leur achèvement, le 23 octobre 1870 à Longpont.

Sa mort passa inaperçue car la plupart des revues d’art qui auraient pu faire son éloge n’étaient plus publiées dans un contexte de guerre avec la Prusse. Sa veuve mourut la même année dans la même ville.

Son fond d’atelier fut légué au musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Besançon en 1875.


Le peintre Paul Rivemale, peintre du tableau de Jésus au jardin des oliviers

Paul Rivemale est jugé à son époque comme un des meilleurs élèves de l’atelier parisien du peintre montpelliérain Alexandre Cabanel. Ce dernier artiste était considéré comme l'un des plus grands peintres académiques du Second Empire.

Alexandre Cabanel avait réalisé un tableau traitant la même scène mais d’une manière totalement différente ̶ ce tableau est accroché aux murs du presbytère de la cathédrale de Montpellier. On ne trouve pas d’influence de ce tableau dans la réalisation de Paul Rivemale.

Le peintre Paul Rivemale, né dans l’Aveyron, était boursier de la ville de Montpellier. Il avait d’abord suivi des leçons du peintre Ernest Michel à Montpellier. Cette bourse lui permit de poursuivre ses études d’art à Paris. Il eut à l’école des Beaux-Arts comme professeur le peintre Cabanel. Il exposa régulièrement au salon des artistes français pendant une dizaine d’années de 1881 à 1891, essentiellement des portraits. Le tableau « Jésus au jardin des oliviers » fut exposé au salon en 1891.